J’ai toujours aimé réfléchir à des trucs sans importance, ça me permet de faire un peu le ménage dans le bordel qui me sert de tête et de me concentrer sur des trucs reposants. Aujourd’hui, c’est la faute des vosgiens, je réfléchis à la diversité culturelle française et ça me fait doucement rire. Nécessairement, il va falloir que je m’explique… Le principe, c’est qu’à l’étranger, le Français, c’est le parisien avec son béret et sa baguette sous le bras… Trop sex. Mais dans la réalité, on a la chance, en France, de vivre dans un pays où non seulement les paysages sont d’une diversité particulière mais où, en plus, le régionalisme y est si fort que des fois on se demande si on ne serait pas plusieurs états fédérés raccrochés à une Constitution ennuyeuse et nommés Français juste parce que se rattacher à des gens comme Baudelaire, Balzac ou Maupassant, c’est la classe.

Pour vous exposer un peu mon propos, je vais vous servir l’exemple des différends naturels inhérents à certaines populations. Au Royaume-Uni, c’est monnaie courante, les anglais détestent les écossais qui détestent les anglais qui détestent les irlandais qui détestent les anglais et les écossais. Bref, vous voyez le genre. En France, c’est la même… mais partout. Les Alsaciens détestent les Lorrains qui, eux-même, détestent les Alsaciens. Mais c’est encore plus compliqué. Les bas-rhinois, la crème de la société de l’Est, détestent les mosellans, les vosgiens, etc. Et vice-versa. La Savoie et la Haute Savoie, c’est comme la couture et la Haute Couture. Pareil pour la Haute-Normandie et la Basse-Normandie. Tout ce qui n’est pas parisien n’est qu’un putain de provincial et tout ce qui est parisien est un putain de parisien. Les gens du Sud décident que le Sud s’arrête à Avignon, ceux du Nord estiment que le Sud commence à partir de Paris, ceux de l’Est refusent de penser que l’Est c’est toute la partie droite de la France et ceux du Poitou… Ceux du Poitou, exit, en fait.

En France, on a de grandes villes comme Paris, Strasbourg, tout ça, et c’est la classe. On a la mer, l’océan, les montagnes, la campagne, la tour Eiffel et même la Joconde. En Bretagne, on mange des crêpes, en Normandie, on boit du Cidre, en Aquitaine, du vin, à Paris, on bouffe des croissants, en Alsace, de la choucroute, dans les Alpes, on mange du fromage, dans le Sud des calissons et du cassoulet. Mais qu’est-ce que c’est que ce patchwork délirant? Dans mes rêves les plus fous, je m’imagine un alsacien, un marseillais, un breton et un lillois en train de jouer à la pétanque… Tu tires ou tu pointes? Peuchère. Cesh’lave.

Alors, nécessairement, quand on me parle de Français, des fois, j’ai un peu du mal à situer tout ça…. Vous vous imaginez, une bande de peuples fédérés, tentant désespérément de coexister sous la domination d’un Nain?

Français… français… C’est jamais que des gaulois qui étaient là par hasard et ont trouvé cool de tous se mettre sous la coupe d’un barbu nommé François. Et comme il était un peu mégalo, il a décidé de donner son nom à un territoire si grand qu’il lui fallait plusieurs jours de cheval pour le traverser. La France, la vraie, en fait, c’est un truc de paysans. C’est pas pour rien que l’emblême de la France, c’est le coq, le seul animal capable de chanter les deux pieds dans la merde… Parce que la sortie anale, c’est quand même la seule façon de faire cohabiter tout ce qu’une personne normalement constituée peut avaler. Il y a de l’idée, comme si le territoire si diversifié de la France supportait la connerie de tout un peuple qui arrive encore à laisser un minimum de 6% à un nazi à chaque élection et à passer sous la domination d’hypocrites roses qui se font passer pour des mecs de gauche alors que, en fait, c’est comme le Poitou. Exit.

Après, ce n’est jamais qu’un délire de ma part, j’aime bien la France, dans le fond, pour sa culture, du moins, et pour la DDHC. C’est déjà ça. J’aime bien la France, parce qu’en faisant un peu plus de 200 kilomètres, on peut se sentir dépaysé. J’aime bien la France parce que ce pays me fait incroyablement rire quand je regarde la télé ou que je lis les journaux. J’aime bien la France, dans le fond, parce que je pourrais dire encore plein de trucs à son sujet. Des trucs cool, des trucs intéressants, des trucs à gerber, des trucs cyniques, dégueulasses, exagérés. Et puis, surtout, j’aime bien la France parce que, en France, on a du Monbazillac et que, ça, personne ne pourra nous l’enlever.