Je suis récemment tombé sur un groupe du genre « les séries américaines nuisent à ma réussite scolaire ». Ou quelque chose du genre. Et je ne sais pas ce qu’il en est pour toi, lecteur, mais je l’avoue, la série américaine est mon péché. Régulièrement je tombe dans le vice, ne parvenant pas à réfréner la poussée boulimique qui m’oblige à regarder les X saisons d’une nouvelle série récemment découverte. Je préfère ne même pas imaginer le nombre d’heures passées à ça, à voguer entre Dr House et Battlestar Galactica en passant par True Blood, le nombre de tentatives désespérées pour tenter de contourner la barrière des « You watched 72 minutes today, please wait another 54 minutes ». Hé oui, régulièrement, je me trouve être la triste victime de cette frénésie addictive et fatalement – ou presque – inutile.
Donc dernièrement, je me suis laissé happé par… Spartacus, Blood and Sand. Oui, on parle bien ici du légendaire Spartacus qui en a inspiré beaucoup – Stanley Kubrick as know as God -, mais manifestement pas le réalisateur Steven Deknight. Tout le monde connaît plus ou moins l’histoire de Spartacus je suppose. Le bonhomme est un gladiateur et esclave thrace, qui initiera et dirigera la Troisième Guerre Servile (révolte des esclaves) en Italie de -73 à -71. Bref. Déjà dans la série, ce cher Spartacus est présenté comme un chef de clan courageux et attaché à son peuple, alors qu’en réalité, on ne connaît pas les détails de sa vie avant qu’il ne devienne gladiateur. Vous l’aurez compris, les bases sont posées pour construire l’habituel mythe du héros/surhomme. Donc notre homme est un colosse, tout en muscle, le regard beau et perçant, un peu fougueux mais intelligent. Trop parfait? Vous n’avez pas encore tout vu… A peine entraîné, il se trouve déjà être assez fort pour battre le champion invaincu de Capoue, puis dans la foulée Theokoles «The Shadow of Death », l’un des gladiateurs les plus craint et respecté de l’époque.
Invincible et indestructible sont des synonymes du nom Spartacus. Trop facile me direz vous. Rassurez vous, les scénaristes font mourir sa femme, histoire qu’Hercule aie le cœur brisé. Selon le schéma américain classique, Spartacus est seul, incompris – snif –, entouré d’ennemis hostiles, mais a tout de même un ami fidèle. Au final, ce personnage superficiellement trop parfait se trouve être particulièrement sans intérêt sur un autre plan, dénué de toute profondeur ou de psychologie intéressante.
Mais si Spartacus, Blood and Sand bat des records au Box-office, ce n’est pas pour son scénario ou son jeu d’acteur. Non, ce serait pour la violence et la sexualité qui y sont clairement affichées, voire même exhibées. Surfant sur la vague 300, le réalisateur a essayé de développer une esthétique basée sur le sable et le sang. Malheureusement, peut-être par manque de moyen, les images de synthèses sont assez pauvres. L’idée pourtant de mythifier visuellement les différents récits faits par les gladiateurs et les scènes de combat était pourtant intéressante et attirante, mais le réalisateur a du se prendre une giclée de – faux – sang dans l’œil durant le tournage. Parce que là franchement, c’est kitch à souhait. Et on y va à grand coup de tranchages, de ralentis virils, de fontaines de sang et de cris guerriers. C’est moche. Nan mais sérieusement! C’est moche! C’est comme couper un gâteau à la hache… aucune subtilité, aucun savoir faire, juste un copier coller de quelques standards pour former une mosaïque de ratés.
Mais ce n’est pas le principal hic de la série. Ce qui est troublant et au final assez choquant, c’est l’exhibition érotique qui y est mise en scène. Comme si la civilisation romaine, même dans ses excès, pouvait s’apparenter à ces scène orgiaques dignes d’un mauvais porno des années 80… L’idée du « le sexe, c’est le pouvoir » aurait pu être intéressante, si le réalisateur n’avait pas eu envie de se pignoler sur la scène de tournage… Mon esprit critique trouve ça juste ridicule, mais il doit bien reconnaître que les producteurs et réalisateurs ont ici trouvé la recette infaillible pour un succès au bof office : sexe et baston à un niveau élevé de caricature. Sauf qu’ils n’avaient pas prévu qu’on découvrirait un cancer à Spartacus… Du coup le pornum peplum est arrêté, et c’est peut-être pas plus mal. Je n’ai personnellement pas envie de voir une nouvelle série entretenant allègrement le mythe du héros à son paroxysme sur un fond de fresque érotique à 2 francs pousser toujours plus loin les limites du mauvais goût et tirant sur elle la couette au détriment d’immenses séries quasi inconnues et autrement plus méritantes (Battlestar, mi amor). Vous pouvez toujours regarder les 2 premiers épisodes de la série, vous en aurez fait le tour, mais prenez garde, on s’y laisse prendre facilement.
03/13/2010 at 17:38
Mouais. Mouais. mouais…
J’suis moyennement convaincue, en fin de courses.
Je pense que ça doit être plus ciblé masculin ta série, ça m’attire moyen. Après, Dr House, l’addiction, tout ça, je situe, mais la série présentée en elle-même ne me tente pas. Trop cliché sans doute pour me donner envie d’y jeter un oeil, je ne sais pas.
PS – pour la Xème fois : a.k.a : also known as (& non as known as)
PS bis – à quand ton premier article littéraire?
03/14/2010 at 01:01
bientot. Et je vois pas en quoi cet article convainc de regarder la série. Au contraire en fait
03/14/2010 at 01:48
J’avais pas lu les 5 dernières lignes…
03/14/2010 at 11:38
Je suis pas trop convaincu non plus, sans même l’avoir vu, mais c’est sans doute lié au fait que je suis historien de l’Antiquité surtout romaine en devenir, et qui relève tout de suite les idioties qu’on peut trouver dans les peplums qui sont tellement habituelle que j’évite de regarder. Il me semble tout de même qu’un camarade qui s’intéresse au sujet a trouvé que l’armement des gladiateurs était bon, mais après…
Et je valide puissance mille et même plus Dr. House et Battlestar Galactica.
03/14/2010 at 12:25
ha mais alors là, des idioties tu pourras en trouver… Les armures sont assez réaliste oui, mais en même temps c’est le minimum…
Battlestar reste ma référence ^^
03/14/2010 at 12:38
Ouais, ben je vais éviter parce que les idioties de ce genre et moi, ça fait deux.
Battlestart est une référence, mais la mienne, ça serait plutôt Stargate (SG-1 et Atlantis, on va oublier Universe).
03/14/2010 at 13:02
ca s’est essoufflé avec le temps Stargate… et je me suis jamais penché sur Atlantis
03/14/2010 at 13:43
Oui, c’est vrai que les dernières saisons de SG-1 ne valait pas les débuts, mais pour moi qui suit la série depuis sa toute première diffusion en Français en Europe, je n’ai pas de problème avec. Atlantis est un peu différents, je trouve qu’il manque quelque chose au début, mais avec le temps la série trouve son rythme, quoique certains au contraire trouvent qu’à partir de la saison 3, ça devient n’importe quoi. Il y a moins de personnages réellement marquants et attachants aussi.
Universe, ce n’est plus du Stargate, c’est une espèce de batardise immonde entre un ersatz de Friends et un de Battlestar Galactica, chacun de mauvaise qualité… Destiné à un public d’ado qui se plait à voir une gamine de 21 ans bardée de diplômes secrétaire de gentil papa sénateur s’envoyer des mecs sur le vaisseau paumé, pendant que le geek de service souffre du « complexe du meilleur amis » et que mademoiselle pleure que son ex sorte avec sa meilleure amie sur terre. Oui, oui, c’est bien estampillé Stargate, et je n’exagère pas, c’est réellement une des histoires, et il y en a d’autres dans le genre.
J’attends voir la deuxième partie de la première saison, apparemment il se passe enfin quelque chose de sérieux, mais jusqu’à présent, je suis très, très, très peu convaincu… « Rendre les personnages plus humains », je regarde pas Stargate pour avoir des des personnages humains normaux. Dans le genre d’aborder l’aspect humain, Battlestar s’en tire cent fois mieux.
03/14/2010 at 14:46
Battlestar aborde bien plus encore que l’humain en tant qu’individu, il pousse très loin la réflexion sur l’interaction entre l’identité humaine et le collectif à travers la machine, l’apparence, la religion, les rapports de force etc… Et faut aps oublier la fresque spatiale qui sert presque de toile de fond au final. C’est vraiment une série incroyable.
03/14/2010 at 14:59
Oui, on est d’accord que Battlestar vise plus large encore, et avec brio.
03/14/2010 at 13:58
… Non mais les gens, Dieu a créé LOST … c’est pas pour les chiens hein ^^
(Ainsi qu’Entourage, Dexter, HIMYM, Heroes, et Breaking Bad => ma révélation de 2010 ^^)
03/14/2010 at 14:47
Dexter j’ai trouvé ça très original, mais manquant de souffle. Me suis lassé au bout de 10 épisodes
03/14/2010 at 15:08
Dans un sens plus ou moins « similaire », on ne fera jamais mieux que la série Rome. Sinon, Spartacus ne me tente pas du tout.
Battlestar, j’ai malgré tout du mal avec la fin de série. Le sentiment de m’être un peu fait promener au point de penser « tout ça pour ça ? Dommage, ça aurait mérité une meilleure fin… ».
Autrement, tout comme Shida, je valide Lost qui, malgré ses défauts, reste la série que je préfère.
Ensuite, il y a The Wire qui, plus qu’une série, est un véritable documentaire sur une certaine partie de la société américaine.
Et puis Community, Psych, Burn Notice, Dr Who, presque tous les shows d’HBO (sauf True Blood, ça c’est mauvais)…
Promis, je rentre en cure de désintox’ de série prochainement (mais je garde avec moi mes DVDs de That 70’s Show)
03/14/2010 at 15:14
Jamais zieuté Rome. Un peu d’accord pour BattleStar, mais après un tel périple, difficile de faire un final grandiose ou trop nihiliste…
Pour Lost… Grand fan de la saison 1, j’ai apprécié la saison 2, mais quand ils téléportent l’île j’ai régurgité mon goûter… 😀
03/14/2010 at 15:15
au passage, combien de saisons Rome? xD
03/14/2010 at 15:25
Deux saisons pour un total de 22 épisodes.
09/23/2010 at 13:06
Bouhouhou on vois 10 paire de miches et des gens qui font panpan culcul dans tous les épisodes…
Et ouais mec fallait s’y attendre les humains, et ce de tout temps, ne se sont jamais arrêté de baiser. De plus si les gens voulaient vraiment se branler ils iraient de suite s’acheter un bon porno plutot que de regarder spartacus….
Au final tu n’a pas vraiment compris cette série ni su apprécié sa grandeur.
Le seul reproche qu’on pourrait leur faire est le grand nombre d’erreures historiques : La bête de carthage qui ne peut venir de cette ville vu qu’elle a déjà été détruit des centaines d’année avant, les combats de gladiateur qui sont encore trop caricaturé, les écarts face à la vrai révolte, doctore qui est noir (d’ou viens il ?) alors que en vrai il était gaulois tous comme crixus…
09/23/2010 at 18:16
J’te trouve un poil trop catégorique sur la façon dont Phil a appréhendé la série au regard des 16 fautes graves de la langue française que tu as cumulées en disons 11 lignes (je suis sympa).
Après, outre les erreurs historiques, on peut comprendre qu’une excuse telle que « les humains de tous temps ne se sont jamais arrêtés de baiser » ne tient pas vraiment lieu d’argument dans une série. Si on suit cette logique, on n’a qu’à généraliser le principe.
C’est chacun son avis et j’apprécie beaucoup la pertinence historique du tien mais ne dénigre pas l’avis scénaristique et artistique de mon co bloggueur avec un argument aussi bateau, c’est une insulte à la culture que tu avances.